Redonnons la parole aux entrepreneurs ! par Jean-Michel Fourgous

François Hollande nous avait promis une République irréprochable, la croissance, l'emploi, un nouvel ordre européen sous l’influence de la France, une finance domestiquée et une fiscalité marquée du sceau de la justice.

Pourtant depuis un an la réalité est toute autre : avec 3,2 millions chômeurs notre pays n’a jamais compté autant de personne sans emplois, 66 000 entreprises ont fait faillite, le fossé commercial et politique avec l’Allemagne s’aggrave, la croissance est quasi-nulle et la dette s’élève à près de 94% du PIB.

Cependant, envers et contre tous, le Président de la République continue d’affirmer que « la reprise est là ». A se demander s’il a conscience du décrochage économique qui est le nôtre et des remèdes qui s’imposent ?

Au regard des mesures prises depuis le début du quinquennat, on est en droit de se poser la question.

Nos entrepreneurs ont subi unmatraquage fiscal sans précédent : 37 milliards d’euros d’impôts nouveaux qui ont fait fuir 5000 Français depuis un an soit 5 à 7 fois plus qu’auparavant. Ils fuient l’ « enfer fiscal » qu’est devenu notre pays, où l’hostilité envers les entrepreneurs le dispute à l’inventivité fiscale d’une administration sans limite (ISF, taxe à 75%, taxe sur les plus-values à 62%).

 

Depuis le temps les socialistes devraient pourtant le savoir : trop d'impôt tue l'emploi ; 1 milliard d'euros d'impôts nouveaux sur les entreprises détruit directement 7000 emplois[1].

Pendant ce temps les outils du gouvernement rouillent tranquillement au fond de leur boîte : les 25.000 « emplois d’avenir » signés en six mois sont une goutte d’eau dans l’océan du chômage, l’accord de sécurisation de l’emploi n’a rien sécurisé, le Crédit Impôt Compétitivité Emploi  est utilisé par 1% de nos PME car beaucoup trop complexe et sans effet immédiat. Et ce n’est pas fini avec les lois sur la reprise des sites rentables et les actions de groupe qui risquent de stigmatiser davantage nos chefs d’entreprises. 

Tout cela est totalement insuffisant pour "inverser la courbe du chômage" d’ici la fin de l’année comme l’espère toujours  le Gouvernement.

 

Et si la solution passait désormais par les entrepreneurs et non l’Etat ? Pour la première fois depuis 30 ans, ce souhait est partagé par une majorité deFrançais[2] qui font confiance aux entreprises, plutôt qu’à l’État, pour sortir de la crise et créer des emplois. Le chef de l’Etat serait bien inspiré de les entendre.


Depuis un an jamais, l’administration a repris le pouvoir: la promotion Voltaire de l’ENA gouverne à tous les étages, ministres et conseillers n’ont aucune expérience entreprise et du secteur privé, la majorité des députés est issue du secteur public et, cerise sur le gâteau, le conseil d’administration de la nouvelle Banque Publique d’Investissement, pourtant censée comprendre les besoins de nos PME, compte 11 énarques sur 13 membres.

Face au divorce entre l’Etat et les entreprises, il faut réagir. Pour cela, Jean-François Copé a confié à « Génération Entreprise-Entrepreneurs Associés » (GEEA) la mission d’élaborer des mesures simples, fortes et concrètes issues du terrain économique pour redonner la parole aux entrepreneurs.


Notre priorité est de réduire la part de nos dépenses publiques dans notre PIB à un niveau équivalent à l’Allemagne en passant de 57 à 46%. Il faut mettre fin aux 35 heures et à la retraite à 60 ans qui sont antiéconomiques. Il faut simplifier notre droit du travail pour permettre aux chefs d’entreprises d’embaucher.

A l’aube de cette deuxième année, GEEA reste plus que jamais mobilisée dans son rôle de force propositions au service de la France. D’ailleurs notre succès ne se dément pas, nous n’étions que 50 parlementaires en septembre 2012, nous sommes désormais plus de 100, députés et sénateurs, à travailler avec et pour les entrepreneurs.

Continuons à diffuser nos idées dans les médias et à convaincre le chef de l’État de restaurer au plus vite un climat de confiance et d’équilibre entre tous les acteurs économiques ! L'enjeu est de taille:  il s'agit de sauver notre pays de l’idéologie et de l’incompétence.

Poursuivons aussinotre travail de pédagogie pour expliquer que pour créer des emplois, il faut libérer le travail, l’investissement et les talents!

Car nous avons une certitude: l'entreprise doit devenir la colonne vertébrale de toute politique économique car c'est elle, et non l'Etat, qui produit les richesses et l'emploi !



[1] Source Institut de Recherche Economiques et Fiscales

[2] Source CEVIPOF, 2013