Changeons notre état d’esprit sur l’économie ! par Jean-Michel Fourgous

Chute du prix du pétrole, baisse de l’euro,  politique monétaire avantageuse de la BCE… La plupart des voyants mondiaux sont passés au vert, « la reprise est là » affirme même François Hollande. Et pourtant…

Si les rayons de ce printemps économique se font sentir chez nos principaux partenaires, ils ne semblent pas encore avoir éclairci la persistante grisaille parisienne ni dissipé la morosité française...

Car le décrochage économique de notre pays n’est malheureusement plus un mythe, mais bel et bien une réalité. Alors que la France vient de perdre son rang de 5ème puissance économique du monde, dépassée par le Royaume-Uni, c’est la Corée du Sud qui surpasse l’hexagone concernant les exportations. Les performances de la « Perfide Albion » et du « pays au matin calme » parviendront-ils à provoquer l’électrochoc français que nous appelons tous de nos vœux ? Nous ne pouvons que le souhaiter car il y a urgence. 

Pour la première fois, la France enchaîne en effet trois années de croissance quasi nulle (0 % en 2012 ; 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014) alors que les économies de nos voisins redémarrent en trombe (2,6% en Grande-Bretagne ; 2,4% aux Etats-Unis ; 1,5% en Allemagne…).  

Selon les économistes, il faudrait pourtant 1,5 % de croissance pour arrêter la destruction d’emplois, voire 3 % pour sauver notre système social, nos retraites, notre modèle éducatif et assurer le financement de nos collectivités locales… Nous en sommes encore bien loin.  

Economie asphyxiée, entreprises étouffées, entrepreneurs découragés : « la France vient de rentrer dans une zone dangereuse », comme l’a  récemment souligné Didier Migaud, le Premier Président de la Cour des Comptes. 

Les chiffres sont malheureusement suffisamment éloquents pour illustrer la situation : à cause d’un matraquage fiscal sans précédent, le nombre de défaillances d'entreprises est supérieur à 60 000 par an, pour deux années de suite, nos dépenses publiques représentent 57 % du PIB soit 140 milliards de plus que la moyenne européenne et nos prélèvements obligatoires s’élèvent à 45 % avec 150 milliards de plus que l'Allemagne…

Comment pourrait-il en être autrement ? Car en déclarant la guerre à la Finance, le gouvernement a provoqué une fuite des capitaux dont nos entreprises manquent aujourd’hui cruellement pour investir, innover et embaucher ! 

Le capital est pourtant l’une des matières premières de la croissance ! Il faut tout faire pour l’attirer et l’orienter vers nos entreprises, plutôt que de chercher à le taxer, le pourchasser, voire l’éradiquer (47% de taxes en France contre 22% en Allemagne).

Les conséquences d’une telle politique sont bien évidemment dramatiques : les investissements étrangers en France ont ainsi chuté de 77% l’année dernière, c’est du jamais vu…

Et quant à la prétendue baisse du chômage au moins de janvier 2015, elle n’est malheureusement qu’un trompe l’œil mensonger ! Le gouvernement communique en effet sur une soi-disant diminution (-19.100 catégories A) alors qu’en réalité le nombre de chômeurs toutes catégories confondues augmente sensiblement (+16.100) et que jamais le nombre de radiations à Pôle Emploi n’a été aussi élevée (+48.000 radiations en 1 mois) ! Tromper ainsi les Français ne contribue pas à réinstaurer un nécessaire climat de confiance, cet élément indispensable pour relancer notre économie !  

Alors dans un tel contexte, que faire ? A « Génération entreprise – Entrepreneurs associés » (GEEA), nous pensons qu’il faut d’abord, et avant tout, changer notre état d’esprit sur l’entreprise et sur l’économie !

Arrêtons de voir l’entreprise comme un problème et l’Etat comme la solution à tous nos maux ! Redonnons plutôt de l’oxygène à nos entrepreneurs qui en ont plus que jamais besoin pour innover, embaucher et croître !

Pourquoi la loi Macron ne prévoit-elle d’ailleurs aucune baisse d’impôts afin de redonner de l’air à nos PME créatrices de croissance et d’emplois ? Pourquoi s’attaque-t-elle aux notaires plutôt qu’aux vrais corporatismes qui ruinent la France, comme ceux des dockers de la CGT qui ne cesse de paralyser nos principaux ports ? Et dire que cette loi a nécessité le recoursau 49-3 qualifié en son temps par François Hollande de « brutalité » et de « déni de la démocratie » !

Les vraies solutions existent. Ainsi, notre Livre blanc, « Pour un Big-bang économique, fiscal et culturel », a déjà détaillé un certain nombre de solutions, comme la non rétroactivité des lois fiscales, le déplafonnement de l’ISF-PME ou du dispositif Madelin pour davantage investir dans nos start-up, ou encore à la nécessaire convergence fiscale européenne…  Espérons désormais que nos dirigeants aient le courage de les mettre en place et de faire, enfin,  voler en éclats les tabous idéologiques qui paralysent encore trop souvent notre si beau pays.