Pour un quinquennat de l'entreprise et des entrepreneurs par Olivier Dassault

Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. Les candidats à la primaire de la droite et du centre en font une démonstration quasi quotidienne auprès des entrepreneurs français. 
Suppression de l’ISF, vaste plan d’économie, baisse de la CSG, de l’impôt sur le revenu, suppressions des charges sur les bas salaires, simplifications administratives, révolution culturelle, les engagements et promesses se multiplient. Si nous voulons y croire, nous restons interrogatifs tant les similarités sont fortes et les variations entre les propositions économiques des candidats marginales. Cela demeure compréhensible pour des personnalités issues d’un même parti, qui ont, selon toute vraisemblance, plus en commun que de sujets de divisions ; les différences les plus marquées sont souvent moins idéologiques que liées à des tempéraments plus ou moins compatibles.
 
Cette période de romance « prénuptiale » qui précède toute élection est propice à tous les emportements, toutes les emphases de la part des candidats, alors que très souvent les entrepreneurs n’en demandent pas tant, expérimentés qu’ils sont devenus dans l’art d’écouter les politiques de gauche et de droite. Il va sans dire que les entrepreneurs sont reconnaissants d’être enfin, reconnus, comme les véritables créateurs de richesses et d’emplois en France. Cela peut apparaître comme une lapalissade et pourtant lorsque l’on considère le quinquennat en cours et le précédent, il n’apparaît pas clairement que tout ait été fait pour, à la fois, simplifier la vie de celles et ceux qui sont le sel de la terre de l’économie française et leur permettre d’être plus compétitifs. Quand une entreprise française peut aller jusqu’à payer 50 % de charges et d’impôts en plus qu’une concurrente allemande ou le double de son homologue britannique, force est de constater que quelque chose fonctionne mal dans le pays des entrepreneurs qu’est censée, à écouter les dirigeants politiques d’hier et d'aujourd’hui, être la France. La décence et le refus de la répétition, nous interdisent de mentionner, une nouvelle fois, le poids et l’épaisseur de nos codes regroupant, droits et normes applicables aux entreprises, par rapport à ceux de nos partenaires européens. Nous mettrons cela sur le compte de cette spécificité bien française qui veut que l’on aime, souvent trop, faire des phrases et se payer de mots.

« Mais arrêtez donc d’emmerder les Français, il y a beaucoup trop de lois, trop de règlements dans ce pays. » s’exclamait ainsi Georges Pompidou en 1966. Malheureusement ses héritiers, proches ou éloignés, ne semblent jamais avoir fait grand cas de cette éruption, certes triviale, mais profondément enracinée dans la vérité la plus pure et une philosophie qui faisait de la liberté et de la responsabilité individuelle la clé de voûte de notre société. Pour paraphraser Tocqueville, il faut reconnaître que nos gouvernements successifs n’ont jamais habitué le peuple à se passer de lui, bien au contraire. Peur du vide, nécessité de justifier son existence, législation communautaire à transposer en droit national, les raisons pour l’expansion de notre Etat plus nourrice que jamais, ne manquent pas et peuvent même se comprendre. Toutefois, penser que, sur les 40 dernières années la droite a exercé le pouvoir pendant 20 ans et qu’en dépit de cela, fonctionnaires, impôts, charges et normes n’ont cessé de croître, ne peut manquer de me laisser songeur et légèrement inquiet pour l’avenir. L’intention ici exprimée n’est pas de la défiance, simplement le produit d’une expérience qui s’étire dans le temps et qui permet d’avoir un recul plus prononcé que d’autres, sur certaines choses, notamment les paroles politiques.

Il existe pourtant un moyen de se simplifier la vie : éviter les promesses de Gascon et faire ce que l’on a dit sur les estrades, écrit dans les programmes et dans les colonnes des journaux. Pour peu révolutionnaire que cela paraisse, nous serions bien inspirés d’être un peu plus humbles dans nos déclarations et plus déterminés dans nos actions. « Faire », titre d’un ouvrage d’un candidat à la primaire, devra devenir l’obsession de l’action politique du prochain quinquennat remplaçant ainsi les artifices de la communication et des effets d’annonce qui ont été usé jusqu’à la corde par cette présidence finissante.

A Génération Entreprise – Entrepreneurs Associés, nous voulons croire profondément que, ce soit Bruno, Alain, Nicolas, Jean-François, Nathalie, François ou Jean-Frédéric qui remporte cette élection, cette fois-ci sera la bonne pour la raison que, malgré le ton volontairement badin ici employé, l’heure est extrêmement grave. Si la droite et le centre reviennent aux commandes de l’Etat, ce que GEEA souhaite intensément, il ne faudra plus tergiverser, se résigner ou hésiter. Ce sera la dernière chance de notre famille politique avant qu’elle ne soit submergée par des forces beaucoup plus obscures et certainement moins favorables aux entrepreneurs. 

Le temps de la parole est passé depuis longtemps, celui des actes presse, nous serons avec vous.