L’innovation c’est asseoir la confiance dans le progrès par Stéphane Travert

Nos modèles agricoles sont confrontés à de nombreux défis : économiques, environnementaux et sanitaires. L’agriculture française et la souveraineté alimentaire sont au cœur de nos priorités pour la France. C’est une des clefs de notre souveraineté parce que l’alimentation est au carrefour de multiples politiques qui façonnent notre pays en matière d’aménagement du territoire, de ruralité, de transition écologique, de commerce extérieur, de relations internationales de progrès et innovation.

Les femmes et les hommes de nos filières agricoles disposent de savoirs-faires et d’une force de travail indispensables à la vie économique de la France. Ils sont les gardiens des paysages et de la biodiversité, au cœur de notre identité et au cœur de nos défis alimentaires. En première ligne durant la crise, il est primordial de mettre en œuvre les conditions d’une agriculture prospère, compétitive, durable, innovante. Il ne s’agit pas d’opposer les modèles mais de les rendre complémentaires de sorte qu’ils créent des ressources suffisantes pour développer nos économies locales et, ce faisant gagner, ensuite sur les marchés nationaux et internationaux.

Une stratégie d’innovation facteur de compétitivité

Cette décennie posera l’acte fondateur pour construire une trajectoire, une ambition politique pour tirer notre agriculture vers le haut, par l’innovation, l’investissement et la confiance. C’est aussi lui garantir les outils de résistance aux effets parfois délétères de la mondialisation.

Trois objectifs stratégiques déterminent l’avenir de notre agriculture :

1-      Soutien au revenu des agriculteurs et la transformation de l’agriculture vers l’agroécologie

2-     Assurer la sécurité alimentaire de notre territoire et de nos aliments

3-     Préparer l’avenir par l’innovation et la formation des jeunes et des adultes

Sur ce dernier point, nous devons agir pour que l’innovation soit source de progrès et nos entreprises en être les fers de lance.

Ainsi cette année le SIMA, fêtait ses 100 ans. Autour de cet évènement majeur du monde agricole, une nouvelle ambition pour mieux répondre aux attentes du monde agricole et notamment des nouvelles générations a été déployée pour une agriculture plus performante et plus durable. 

Plus de 120 startups ont participé à ce rendez-vous du machinisme agricole cette année. Une première qui ouvre des perspectives :
Une tendance sur les startups qui créent des OAD (Outils d’aide à la Décision), principalement à partir d’observations numérisées (caméras, images satellites, images de drones…), et ce dans tous les domaines.
Elevages porcins, caprins, ovins, bovins… L’objectif est de faire un diagnostic instantané de comportements anormaux, défauts de croissance… afin de ne pas perdre de temps en observation tout en y consacrant le moins de temps possible.
Des innovations dans les produits stimulants ou bio (fertilisants à base de lombrics, stimulants à base de champignons, traitement des plantes aux UV pour stimuler les défenses immunitaires, stratégies de bio-contrôle…).
Des entreprises innovantes qui accompagnent le quotidien des agriculteurs non seulement pour leur donner de l’information sourcée mais aussi pour leur garantir d’avoir une vision synthétique de leur activité sur leurs smartphones, leurs tablettes et ainsi simplifier leur process agronomiques et le suivi de leurs activités.
Des startups qui créent de nouveaux produits, robotisés ou pas, afin de diminuer la pénibilité ou le temps de travail sur des tâches. De la manutention robotisée aux robots de maraîchages en passant par le suivi de caisses par RFID pour améliorer la traçabilité des produits, presque toutes les tâches qui ne réclament pas de puissance motrice trouvent des solutions automatiques à ce jour. La limite est l’accès à la route, pas encore autorisé, normé, testé (comme dans l’automobile d’ailleurs). C’est ce point qui va limiter la diffusion de ces outils pendant encore quelques années et qui va contenir les outils agricoles robotisés dans des versions transportables. Les « gros » véhicules seront cantonnés dans les plus grandes exploitations avec un observateur de proximité pour garantir la sécurité des opérations.

 

Défendre un positionnement harmonieux entre la productivité et la durabilité est un des nouveaux défis de notre temps. Nos entreprises, l’enseignement agricole, technique et supérieur sont des leviers stratégiques d’innovation et d’investissement. La force d’un collectif pour contribuer à notre souveraineté alimentaire, Française et Européenne. L’ambition comme moteur, la sobriété nouvelle manière de penser et d’agir.