Pour une souveraineté économique par Stéphanie Kerbarh

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La pandémie de coronavirus a mis en lumière certaines insuffisances de notre économie. Bien que l'industrie française a été en capacité d’apporter un soutien significatif. Il n’en reste pas moins que certains de nos besoins impérieux en matériels médicaux n’ont pu être satisfaits que grâce à une production étrangère. La Députée Stéphanie Kerbarh nous détaille son plaidoyer en faveur d’une souveraineté économique à impacts social et environnemental depuis la Seine-Maritime.

La France a été durement frappée par le Covid-19. Comment les entreprises de votre département ont-elles réagi ? Certaines ont-elles fait preuve de résilience ?

L’activité touristique constitue l’un des principaux secteurs économiques de ma circonscription. L’hôtellerie et la restauration installés à Etretat, Yport et Fécamp, ainsi que les commerces de bouche, les musées, les jardins remarquables, les plaisanciers, etc...ont été les premiers impactés par les effets du confinement.

Nous devons mobiliser toutes les aides disponibles à destination de ce secteur pour permettre sa relance.

Les petits commerces, les fédérations locales, ont fait preuve d’une capacité d’adaptation admirable, élaborant des chaînes de solidarité dynamiques pour assurer la livraison et étendre leur zone de chalandise en ruralité.

Quelles actions avez-vous mené sur votre territoire ?

En période de crise sanitaire, il fallait mettre en oeuvre des actions très concrètes, répon- dant à des besoins précis. Concernant la problématique des masques, les personnels des établissements accueillant des publics m’ont fait part du manque de masques. J’ai donc mobilisé les clubs de couture locaux, apportant un soutien logistique et matériel pour la confection de ces derniers.

De même, j’ai souhaité m’engager dès la mi-mars aux côtés des horticulteurs et des pépiniéristes, injustement frappés de ferme- ture administrative. Début avril, j’ai obtenu du préfet la réouverture de ces établissements. Enfin, afin de garantir la réussite de la conti- nuité pédagogique, j’ai sollicité les actions de mécénat des entreprises locales. Grâce au don d’ordinateurs d’Exxon Mobil, j’ai pu remettre une vingtaine de postes aux centres de protection de l’enfance et aux écoles.

Pendant ce drame, il y a eu beaucoup de peine, d'incertitudes mais aussi des extraordinaires gestes de solidarité... Y-a-t-il un moment qui vous a particulièrement marqué ?

Lorsque la crise sanitaire s’est déclarée dans notre pays, j’ai immédiatement pensé aux jeunes résidents des Maisons d’en- fants, pour qui le confinement allait être une véritable épreuve affective, psychologique, socio-éducative. Alors je leur ai rendu visite, pour leur offrir des chocolats et des graines de fleurs. Ma manière de leur dire que nous ne les oublions pas.

Et maintenant ? Avez-vous des propositions pour la reprise économique ?

Je souhaite que la reprise économique soit fondée sur des filières « de souveraineté » telles que la santé, l’agro-alimentaire et l’ex- traction des matières premières. Ces filières doivent reposer sur une logique d’économie circulaire et de responsabilité environne- mentale, sociétale et territoriale afin d’amener à des emplois durables et a empreinte environnementale maîtrisée.

S’agissant des filières de santé, il est néces- saire d’apporter aux unités médicales des moyens pour faire face aux besoins de soins pour la génération du baby-boom. Ces besoins constituent autant d’opportunités d’emplois et de cohésion intergénérationnelle dont notre pays a besoin.

Concernant la filière alimentaire, il est nécessaire de promouvoir une agriculture écologiquement responsable aussi bien en termes de production que de distribution, en favorisant les circuits courts.

Enfin, la France doit s’engager dans l’ex- traction minière responsable. Beaucoup de secteurs dépendent de cette extraction : la santé, l’agriculture, l’énergie, l’automobile, la défense et les technologies de l’infor- mation. Nous disposons de l’ensemble des atouts pour que la France s’impose comme une puissance économique respectueuse de l’environnement. Les investissements futurs devront répondre, dans un équilibre subtil, à un triple objectif : celui d’une souveraineté, d’un respect des normes sociales et de la prise en compte de notre environnement.