Le tourisme : un monde d’entreprise de toutes natures par Jean-Michel Couve

Jean-Michel Couve, Député du Var, Maire honoraire de Saint-Tropez, Président de l’association « Avenir France Tourisme » évoque l’importance de soutenir les entrepreneurs du tourisme dont l’activité revêt un potentiel important en termes de développement économique, territorial et social.

 

Quel regard portez-vous sur la crise économique que nous subissons ? Croyez-vous, comme le dit François Hollande, que « la reprise est là » ?

Les bouleversements que le monde vit depuis 5 ans et qui nous affectent encore beaucoup ne sont pas le fait d’une crise qui, comme celles que nous avons connues précédemment serait née brutalement parce qu’on a préféré en ignorer les prémices, connaitrait son acmé puis tendrait à se résoudre progressivement quasi naturellement après quelques réglages des marchés et des Etats.

De fait, nous sommes à la fois acteurs et victimes d’une grande mutation mondiale qui remet en question les faux équilibres d’une économie financiarisée à outrance ainsi que nos modes de vie confortés par la stratégie simpliste de l’endettement à tout-va. La France s’en remettra d’autant moins que les politiques conduites depuis les dernières élections présidentielles n’apportent pas de solutions à nos problèmes. Pas de réforme structurelle notable, une promesse de réduction des dépenses publiques sous forme d’arlésienne, des impôts et taxes en constante augmentation et, pire, l’absence de  réelle politique de l’offre.

Au total, je ne vois pas de perspectives d’un redressement national dans des délais supportables. Et pourtant, pour les entrepreneurs de notre pays, il faudrait, plus que jamais, leur donner des raisons d’espérer pour qu’ils puissent entreprendre.

Mais tout de même certains secteurs d’activités ne pourraient-ils pas faire exception ?

Le  domaine d’activités qui pourrait, au mieux, porter ces espérances est celui du tourisme. Encore faudrait-il que nos gouvernants y portent un regard plus attentif et veuillent bien considérer l’importance qu’il revêt pour notre pays et le potentiel de développement qu’il porte en lui.

En effet, alors que, durant ces dernières années, l’économie mondiale a périclité, le tourisme, lui, n’a cessé de prospérer (mise à part l’année 2009). L’Organisation Mondiale du Tourisme vient d’évaluer à 1.035.000.000 le nombre d’arrivés internationales, (sans cesse en croissance) en même temps qu’elle nous indique que les consommations touristiques estimées à 4.000 milliards de dollars aujourd’hui (tourisme international et intérieur) devraient atteindre 6.000 milliards de dollars en 2030.

Dans le cadre de cette économie florissante, plus que jamais mondialisée, la France, du fait de ses mille atouts, devrait se situer en pôle position pour emporter la palme de première « puissance » touristique du monde (par ses capacités attractives, la qualité de ses productions, l’exportation de ses équipements et de ses savoir-faire dédiés).

Mais pour cela, il faudrait comprendre pourquoi le tourisme doit être considéré comme une véritable industrie (pas que de services !) et pourquoi il devrait bénéficier d’une nouvelle gouvernance centrale et territoriale.

Plus précisément pour la France, que représente, selon vous, le tourisme ?

Selon les données affichées, notre tourisme intéresse directement 235.000 entreprises et contribue à presque 2.000.000 d’emplois directs et indirects.

®    Il influe sur beaucoup d’autres secteurs d’activités (transports, aménagements, culture, agriculture, environnement,  industrie manufacturière, commerce… etc)

®    Il peut bénéficier, peu ou prou, à tous les territoires de notre pays.

®    Il est générateur de devises étrangères et, donc, exportateur in situ.

®    Il est aménageur des espaces et créateur de très nombreux emplois.

 

Que faudrait-il de plus pour qu’il soit, enfin, considéré pour ce qu’il est réellement et pour ce qu’il porte en lui de richesses économiques, sociales, territoriales et humaines ?

Pensez-vous que les entrepreneurs du tourisme y seraient sensibles ?

 

Nos entrepreneurs du tourisme n’attendent que cela. Contraints, souvent à l’extrême, par les lourds handicaps qui frappent, en général, leurs entreprises (impositions, taxations, réglementations), ils ont besoin, d’abordet avant tout, d’avoir accès à de nouveaux marchés et de développer leurs clientèles pour améliorer leurs chiffres d’affaires.

 

Ils ne pourront y parvenir que si le politique  assume ses responsabilités en leur accordant, ainsi qu’aux activités qu’ils déploient, une attention plus soutenue et en mettant à la disposition de leurs projets privés d’entreprise des projets publics de territoire ainsi qu’une politique nationale du tourisme leur permettant de déployer leurs activités.

 

L’association « Avenir France Tourisme » que vous présidez en a-t-elle fait son objectif ?

Bien sûr, nous réunissons des responsables politiques nationaux et territoriaux, des décideurs économiques et des experts de tous horizons qui sont bien décidés à proposer et promouvoir une nouvelle politique nationale du tourisme.

J’appelle tous ceux qui désireraient apporter leur contribution à nous rejoindre (email : contact@avenirfrancetourisme.fr)